Lorsque nous sommes jeunes, nous avons tous des rêves plus ou moins grands pour nous-mêmes, « avoir un métier que j’aime, trouver l’amour, avoir des enfants, etc… »
Puis lorsque nous devenons parents, naturellement nous avons de nouveaux rêves; mais pour nos enfants cette fois. « J’aimerais qu’il ait confiance en lui, qu’il soit heureux, qu’il réussisse sa vie, etc… »
Alors sans forcément en avoir conscience nous développons tout un tas d’attentes vis-à-vis d’eux qui peuvent être lourdes pour leurs petites épaules et lourdes de conséquences.
Évidemment, chaque réussite et chaque échec forme notre caractère, façonne notre personnalité. Naturellement nous aimerions que nos enfants, que nous aimons souvent plus que nous-mêmes, soient « meilleurs » que nous, plus heureux, plus épanouis…
Mais souvent sans nous en rendre compte nous plaçons la barre un peu trop haute et les confrontons à l’échec, ce qui peut entraîner chez eux une vision négative d’eux-mêmes.
Pour illustrer cela je vais vous raconter une scène courte à laquelle j’ai assistée ce week-end :
Nous étions au parc avec mes enfants et en voyant mon fils de 22 mois monter seul les escaliers d’une structure en bois pour enfant puis glisser sur le toboggan, un papa a demandé à son petit garçon qui devait avoir à peu près le même âge, s’il voulait faire du toboggan. Le petit garçon n’a pas répondu et a continué à jouer avec les copeaux de bois qui jonchaient le sol. Le papa a porté son fils pour le poser sur la deuxième marche de la même structure et l’a poussé très légèrement en le soutenant pour l’inciter à monter. Visiblement le petit garçon n’avait pas trop envie de le faire mais voyant son papa insister il monta les marches jusqu’en haut. Résultat : arrivé en haut du toboggan, il ne voulait pas descendre. Il restait assis là, au bord de la pente, le visage fermé. Une petite fille plus âgée est arrivée derrière lui. Le papa a encore insisté pour que son fils descende, invoquant la petite fille qui attendait, alors que celle-ci n’exprimait aucune impatience. Mais son fils restait campé sur sa décision, il ne descendrait pas ce toboggan. Il fronçait les sourcils et montrait qu’il n’était pas content. Le papa agacé l’a attrapé et posé près de la structure, en soupirant.
Que croyez-vous qu’il se soit passé à ce moment dans la tête du petit garçon ? Il a probablement compris que l’on ne respectait pas ses décisions ni ses émotions, qu’il n’avait pas le droit d’avoir peur de descendre le toboggan, qu’il n’était pas assez fort aux yeux de son papa et que papa était déçu à cause de lui.
Maria Montessori pensait que le résultat n’est pas important, c’est le chemin parcouru par l’enfant qui l’est !
Lorsque nous proposons une activité à notre enfant, nous lui montrons comment faire, lui expliquons comment cela fonctionne. Puis il est important de lui laisser le choix de faire ou non l’exercice à son tour. Si il décide de le faire c’est que nous avons bien présenté la chose et avons suscité l’envie, qu’il accepte le challenge et c’est déjà très bien. Mais surtout gardons-nous bien d’attendre de lui qu’il réussisse du premier coup !
D’ailleurs ! Si c’est le cas, c’est que l’exercice, le matériel présenté, n’était pas adapté et nous devons passer à l’étape suivante.
L’enfant doit avoir la possibilité d’essayer, de se tromper, de recommencer autant de fois qu’il le souhaite. C’est comme cela qu’il pourra se concentrer et se perfectionner.
Ce qui est important ici ce n’est pas le résultat, le fait que votre enfant arrive enfin à faire une action précise mais bien le chemin qu’il aura parcouru pour y arriver, le fait de se concentrer, de répéter les gestes pour raffiner ses mouvements. C’est de cette manière là que grandira la confiance en lui, l’amour de l’effort, l’estime de soi.
Alors gardons nos réflexions pour nous, ne l’encourageons pas trop car il doit puiser en lui les ressources et faire pour lui-même. L’un des objectifs de la méthode Montessori est que l’enfant pense par lui-même, plutôt que de chercher à valider un travail bien fait par un parent ou son enseignant. Nous souhaitons qu’il fasse son propre cheminement pour faire ses propre découvertes… pas pour faire « bien ».
Et s’il montre de l’agacement ou de la déception de ne pas y arriver tout de suite, rappelons lui juste que le plus important est de se concentrer et de s’entrainer pour pouvoir y arriver.
Et vous, avez-vous conscience que vos attentes peuvent parfois être trop grandes pour votre enfant ? N’hésitez pas à me donner un exemple dans les commentaires.
À bientôt ! Et profitez un max de vos enfants, un jour ils seront grands ! 😉