Noël est bientôt là, la course aux cadeaux, les décorations, l’excitation des enfants… 🙂
Ma question aujourd’hui est : Faut-il faire croire à nos enfants que le Père Noël existe ?
Chaque année, j’ai l’impression que le fossé se creuse de plus en plus entre deux camps de parents totalement opposés sur la question.
Pour certains parents, Noël est magique et le Père Noël est un symbole, une tradition qu’il faut faire perdurer au fil des générations. Mais pour d’autres parents, le sujet est plus compliqué. Ils y voient un gros mensonge raconté aux enfants crédules, une sorte de manipulation de la part des parents envers leurs enfants qu’ils ont peut-être eux-mêmes très mal vécu dans leur enfance.
J’ai reçu le témoignage de plusieurs amis qui m’ont raconté qu’ils ont vécu comme une trahison le fait que leurs parents leur aient menti pendant des années au sujet du père Noël et qui ont décidé de dire la vérité à leurs enfants. Pour ma part, mes parents m’ont fait croire au Père Noël étant enfant, nous laissions des cookies et des carottes la veille de Noël près du sapin et j’en garde de très bons souvenirs. Mais lorsque je suis devenue maman, j’ai commencé à me poser des questions, allais-je faire croire au Père Noël ou non à mes enfants ?
Mon but en écrivant cet article n’est pas d’émettre un jugement. Je souhaite simplement vous apporter matière à réfléchir pour que vous trouviez votre propre réponse.
Voici pour commencer un extrait de ce que disait Maria Montessori sur le sujet puisque c’est le thème principal de mon blog 😉 :
« Nous croyons pourtant développer beaucoup l’imagination de l’enfant en lui donnant à croire comme vrai des choses fantastiques ; ainsi, par exemple, Noël est personnifié dans certains pays latins par une vilaine femme, la Befana, qui voit à travers les murs, descend par les cheminées et porte des jouets aux enfants qui ont été sages, tandis qu’elle laisse du charbon à ceux qui ont été méchants. Dans les pays anglo-saxons, au contraire, Noël est un vieillard caduc, couvert de neige, qui porte les jouets aux enfants, en entrant réellement la nuit dans leur maison. Mais comment ce qui est le fruit de notre imagination pourrait-il développer l’imagination des enfants ? Nous seuls imaginons et non eux : ils croient, ils n’imaginent pas. La crédulité est, en effet, une caractéristique des esprits non évolués auxquels manquent l’expérience et la connaissance des choses réelles, et auxquels l’intelligence qui distingue le vrai du faux, le beau du laid, le possible de l’impossible fait encore défaut. » Maria Montessori
Ma position face au Père Noël
Je dois vous dire que le fait d’en avoir discuté avec une amie psychologue m’a aidée à prendre une décision qui me satisfait. J’ai décidé de me positionner exactement entre les deux camps.
Le plus important pour moi est de ne pas mentir à mes enfants en racontant des histoires comme si c’était la réalité, je ne veux pas qu’ils me reprochent un jour de leur avoir menti et je ne veux pas abuser de leur confiance. Cependant, j’aime vraiment la magie de Noël, surtout depuis que nous avons vécu aux États-Unis où cela prend tout de suite une grande ampleur ! Nous vivons donc pleinement cette tradition pendant les fêtes, nous décorons la maison, nous confectionnons des cadeaux pour la famille et les amis, je leur confectionne un calendrier de l’Avent fait maison, nous chantons beaucoup de chants de Noël et préparons des plats traditionnels.
Pour ce qui est du Père Noël, nous ne parlons jamais de lui comme s’il était une vraie personne. Nous n’envoyons pas de lettre avec la liste des jouets souhaités. Par contre, nous lisons des livres de Noël où il est représenté et d’autres qui ne l’abordent pas. Nous posons la question aux enfants s’ils pensent que cela est possible, si cela leur semble vrai ou faux, nous leur laissons la possibilité d’y croire. Nous leur proposons de mettre leurs chaussons la veille de Noël près du sapin pour voir si le lendemain matin il y aura des cadeaux mais sans dire la phrase « le Père Noël est passé ». Si les enfants me demandent comment les cadeaux sont arrivés dans leurs chaussons, je ne réponds que par des questions, « À ton avis, qu’en penses-tu… » Et croyez-moi, lorsqu’ils sont petits, ils trouvent toujours une réponse qui les satisfont.
Après, nous ne nous cachons pas systématiquement lorsque nous achetons des cadeaux qui leur sont destinés ou que nous offrirons nous-même aux autres membres de la famille. Ils participent également en faisant de jolies cartes qu’ils déposeront au pied du sapin pour les oncles, tantes et grands-parents. Nous leur laissons comprendre ce qu’ils veulent sans les influencer. Ils se font une opinion, se racontent leur propre histoire de ce qu’ils ont observé.
Il peut aussi nous arriver de nous promener devant les jolies vitrines des centres commerciaux parisiens si bien décorées pour les fêtes, et nous avons décidé de ne pas faire demi-tour lorsque nous croisons un homme déguisé en Père Noël. J’ai déjà expliqué à Camille qui est un peu plus âgée que Charlie qu’il s’agissait d’un homme déguisé pour amuser les enfants. Mais j’ai l’impression que lorsqu’ils sont petits, on a beau leur expliquer la vérité, s’ils baignent dans cette atmosphère magique de l’esprit de Noël, ils choisissent d’y croire ou de faire semblant d’y croire car cela leur plaît beaucoup.
Mon amie psychologue m’assurait qu’en effet le plus important est de ne pas raconter de mensonge pour que notre enfant n’ai pas cette sensation un jour que nous l’avons trahi, et perde la confiance qu’il accorde à ses parents ; après tout si on ne peut pas faire confiance à ses propres parents, à qui peut-on faire confiance ?
Pour illustrer mes propos, j’aimerais vous donner un autre exemple : Camille, depuis toute petite, adorait les sirènes. Malgré le fait que nous essayons de proposer à nos enfants des jouets et des livres qui s’inscrivent dans le réel, car avant 5 ans un enfant n’est pas capable de faire la différence seul, nous trouvons partout des sirènes déclinées de toute sorte, jouet, vêtements, accessoires etc.. Et depuis petite, Camille a été attirée par cette figure fantastique qui vit soit disant dans l’océan. Je lui ai donc lu une histoire de sirènes à sa demande en lui expliquant bien que ce n’était pas réel. Petite, elle avait toute la panoplie : des poupées sirènes, un déguisement sirène, etc. Je ne me voyais pas les lui refuser sous prétexte que ce n’est pas un personnage réel. 🙂 Et j’ai beau lui répéter régulièrement que cela n’existe pas que ce sont de jolies histoires, elle continue à me dire que ce n’est pas parce qu’on ne les voit pas qu’elles n’existent pas et que peut-être très loin au fond de l’océan, elles vivent bien cachées… Tout ça pour dire que parfois, même si on dit la vérité aux enfants, ils décident de croire quand même, et pourquoi leur gâcher ce plaisir puisque cela les rend heureux ?
Du point de vue de différents psychiatres le fait de passer d’une croyance à la désillusion de la réalité, fait partie du développement normal de l’enfant. Le sujet de la croyance se fait pour chaque personne de façon individuelle, que ce soit au sujet du Père Noël, de personnages fantastiques lorsqu’on est enfant ou plus tard de la religion, de la vie sur Terre ou de ce qu’il peut y avoir après la mort, chacun passe par des phases de questionnement, cela fait partie de la construction de notre personnalité.
Vous l’aurez compris notre but à Cédric et moi (Cédric, c’est mon mari, c’est la première fois que je le nomme ici, non ? 😄) n’est pas de leur faire croire à tout prix ni de les empêcher d’y croire, nous souhaitons juste ne pas leur mentir et les laisser croire ce qu’ils souhaitent de ce qu’ils ont compris. Leur vision des choses évoluera de toute façon au fil des années en fonction de ce qu’ils observeront.
Bien évidement cela n’est que ma propre opinion, mon expérience avec mes enfants et je vous laisse trouver la solution qui vous semble la plus juste pour votre famille. 😊
N’hésitez pas à me poser des questions sur le sujet, à nous apporter votre témoignage personnel. Pensez à partager cet article si vous pensez qu’il peut aider d’autres parents à réfléchir sur le sujet. Et surtout, surtout, profitez un max de vos enfants, un jour ils seront grands ! 😉
Ah ! J’allais oublier, si vous cherchez un peu d’inspiration pour les cadeaux de Noël, allez donc faire un tour sur ma boutique partenaire amazon si le cœur vous en dit. J’y propose pas mal de matériel Montessori, des ustensiles pour la vie pratique et pour la cuisine, des livres et même des jouets d’inspiration Montessori.
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Je partage ton point de vue.
Je présente l’histoire de Noël comme une histoire. Je laisse à ma fille la possibilité d’entrer dans cette histoire sans en rajouter. J’essaie aussi de l’inciter à trouver ses propres réponses.
Mais parfois, ce n’est pas simple du tout…
Bonjour Émeline et merci pour ton commentaire. En effet on est parfois un peu obligé de tourner autour du pot 😅
Superbe article, merci… aurais-tu stp, des exemples de livres sur Noël sans père Noël?
Merci Anne-Sophie pour ton commentaire 🙂
Justement c’est le sujet de mon article de demain !
Je suis complètement dans le même état d’esprit que toi. Nous aussi, nous avons choisi de ne pas alimenter le mythe du père noël et de laisser nos enfants croire ou pas. Je sais que mon fils de 5 ans a beaucoup de mal avec les désillusions de notre monde (par exemple, il a beaucoup pleuré lorsqu’il a appris que la cape de super héros que je venais de lui fabriquer, ne le ferait pas voler pour de vrai). Du coup, je sais qu’il est tout à fait mûre mentalement pour savoir que le mythe du Père Noël n’est pas possible dans notre monde, mais je vois qu’il choisi d’y croire encore (il rêve d’un monde où la magie existe, c’est ça façon à lui de laisser cette possibilité!).
Merci Cendra pour votre commentaire. Oui en général c’est vers 6, 7 ans que les enfants commencent à avoir des questionnements sur ce qui est réel ou non, ils arrivent mieux à se situer dans le monde. En effet il ne sert à rien de le brusquer, il viendra progressivement à se poser la question du père Noël comme la plupart des enfants. 😉
Ah j’aime beaucoup ton article !
Étant de celles qui se sont senties trahies enfant, je me suis opposée à ce qu’on fasse croire n’importe quoi aux miens
Pour le moment nous avons lu quelques histoires avec, quelques histoires sans, mais devoir nous positionner davantage car notre aîné est instruit à la maison ce qui limite le « matraquage ».
j’aime beaucoup ta réflexion plus poussée, que je vais pouvoir méditer
Merci Gwen pour ton commentaire, j’ai justement voulu donner à réfléchir 🙂
Salut !
Pour ma part j’ai adoré que mes parents m’y fassent croire et je n’ai pas été traumatisé lorsque j’ai su. J’aime tellement la magie de noël aussi que j’ai pris le parti pour le moment de dire que le père noël passe pour les enfants mais pas pour les adultes. Du coup il m’aide à décorer les papiers cadeau et j’achète des cadeaux devant lui. Mais pas les siens. On ne se deguisera pas en mettant les cadeaux sous le sapin quand même. Sur certains trucs j’ai pas envie d’être réaliste 😇 bisous
Merci Elise pour ton témoignage, c’est toujours intéressant de voir que chaque famille fait de manière différente. 🙂
Merci pour cet article
Pourriez indiquer la source de la citation de Maria Montessori qui est totalement appropriée.