On voit partout sur le net des « cartes de nomenclature » mais qu’est-ce que c’est ? à quoi ça sert et comment les fait-on ?

Chacun fait ses cartes de nomenclature à sa sauce et les partage. Ce qui fait que l’on en trouve de toutes tailles et de toutes sortes sans unité entre elles. Je trouve cela dommage. Aujourd’hui, je vais vous expliquer à quoi cela ressemble réellement.

À quoi servent les images classifiées ?

Il s’agit d’un matériel de langage utilisé dans la pédagogie Montessori. On les utilise dans un premier temps pour introduire un langage nouveau, toujours plus riche à l’enfant. Ce matériel a pour but également d’aider le petit enfant à se projeter de la réalité vers l’abstraction. Il est également utilisé pour des exercices de réflexion comme la mise en paires et la reconnaissance d’objets différemment représentés. Enfin, alors que l’enfant grandit, il sera utilisé comme support pour la lecture.

Pour le Nido et la Communauté enfantine :

De 12 à 13 mois : On commence par présenter ce que l’on appelle la nomenclature d’objets vrais. On présente dans une corbeille de 2 à 5 objets. Par exemple des légumes, des instruments de musique ou des vêtements. Puis, on introduit les mots de vocabulaire un par un. Il faut alors laisser l’enfant découvrir l’objet à son rythme, le sentir, le toucher, voire même le goûter… Dans un deuxième temps, on demande à l’enfant de prendre, par exemple, la courgette, puis de nous montrer la carotte ; de ranger le topinambour et de poser devant lui l’aubergine… On insiste sur ce petit exercice qui permet d’inscrire le vocabulaire dans sa mémoire.

24 mois : Les nomenclatures d’objets miniatures. On fait le même exercice que pour les objets vrais mais cette fois-ci avec des objets miniatures. On présente 5 ou 6 objets d’une même famille à la fois sur un plateau. Par exemple des engins de chantier, des outils, des animaux de la ferme, des instruments de musique… Si on voit que l’enfant est prêt, on peut introduire le 3ème temps de la leçon en 3 temps, contrairement à l’exercice précédent où on utilise juste les 2 premiers temps. Cet exercice introduit la notion de représentation en 3D.

24 mois et + : Les nomenclatures d’objets associés avec cartes identiques. On présente sur un plateau 4 objets vrais ou miniatures et 4 cartes identiques représentant l’objet en photo ou en dessin très réaliste. Ces cartes de 15×15 cm sont plastifiées et le nom de l’objet est écrit au dos. On montre à l’enfant comment associer chaque objet à sa représentation en 2D. On peut faire des petits jeux après avoir donné le vocabulaire. Il faut toujours montrer la carte pour que l’enfant cherche l’objet et non l’inverse. Par exemple, on lui montre la carte de la flute. On lui dit alors « Est-ce que c’est l’image du papillon ? »

On peut aussi poser les cartes d’un côté et les objets de l’autre. Ainsi, on peut lui demander : « Ça, c’est l’image de la coccinelle. Est-ce que tu peux chercher la coccinelle ? ».

On a également les nomenclatures d’objets associés avec cartes différentes. Il s’agit du même exercice que précédemment, mais ici les cartes représentent un objet différent. Par exemple, si on présente du mobilier de salon, on peut utiliser 4 petits meubles de maison de poupée. L’enfant doit associer le fauteuil qu’il tient dans la main avec la carte où est représenté un fauteuil différent. Idem pour le vaisselier, la table et le canapé, par exemple.

Entre 2 et 3 ans : Les images classifiées. Nous n’avons plus d’objets, seulement des cartes dans une corbeille. On les présente par 5 ou 6, elles représentent chacune un objet d’une même famille. L’objet est pris en photo sur fond blanc. la carte mesure 15×15 cm et a des bords arrondis. On essaye au maximum de respecter les proportions d’une carte à l’autre. On procède avec la leçon en 3 temps. De cette manière, on enrichit le vocabulaire de l’enfant.

Pour la maison des enfants :

À partir de 3 ans pour un enfant non lecteur : Les images classifiées. On présente une pochette de 8 à 10 images plastifiées dont : 1 image non renseignée, 1 image renseignée, 1 billet de lecture avec le nom de l’image. Chaque série appartient à une famille. Par exemple, les vêtements, les outils de jardin, les oiseaux… On peut imaginer toutes sortes de thèmes d’images classifiées. La couleur de fond que l’on aura choisit sera le même pour chaque série de la même famille (botanique, animaux, biologie, etc.). Chaque carte mesure 14×14 cm et l’image au centre mesure 12×12 cm. Le nom de l’objet pour l’image renseignée est écris dans le fond blanc. Les deux cartes sont donc de même dimension contrairement à ce que l’on trouve souvent. Quand au billet de lecture, il mesure 12×2,5 cm.

Puisque l’enfant ne lit pas encore, nous n’utilisons que les images non renseignées, 5 seulement à la fois. On apporte alors le vocabulaire, on entame une discussion autour de chaque image. De plus, on peut lui demander s’il connait ce qui est représenté mais sans faire de leçon en 3 temps. On peut aussi proposer à l’enfant de faire des mises en paires avec l’objet réel.

On peut également faire de petits jeux. Par exemple, prendre 2 séries (comme les fruits et légumes) et les regarder. On les mélange et on demande à l’enfant de trier les 2 séries. Enfin, on peut aussi faire un jeu de devinettes. Chacun notre tour, nous essayons de faire deviner une image en donnant des indices.

Pour les enfants non-lecteurs on présente également les nomenclatures avec définition. Ce matériel comporte les images non renseignées, des cartes avec définition à trous (le nom est manquant), des étiquettes avec le mot mystère (billet de lecture) et un dépliant avec les images renseignées. On peut présenter par exemple les formations de contraste de la terre et de l’eau, les différentes parties de la fleur ou d’un animal… Pour commencer, on présente le dépliant à l’enfant qui fait une mise en paires avec les images non renseignées. On apporte le vocabulaire et on décrit chaque image. On peut ensuite prendre 3 images et faire une leçon en 3 temps.

Vers 4 ans et demi, si l’enfant est lecteur : On présente à nouveau les images classifiées pour donner à l’enfant l’opportunité de lire et renforcer son vocabulaire. Il faut évidemment s’assurer qu’il connaisse le nom des objets représentés car nous ne les nommerons pas avant qu’il ne lise les mots. On demande à l’enfant de lire les billets de lecture avec les noms et de les placer sous chaque image. Par ailleurs, on montre à l’enfant qu’il peut se corriger seul grâce aux images renseignées, nous les plaçons sous chaque nom et étiquette puis nous vérifions avec lui si tout est correct en lui disant qu’il peut maintenant le faire seul.

De la même manière, on présente à nouveau les cartes de nomenclatures avec définition une fois que l’enfant sait lire. On invite l’enfant à lire les étiquettes de noms et à les placer sous chaque image correspondante. On lit les définitions qu’il place sous le bon nom également. À l’aide du dépliant, il a la possibilité de se corriger. On peut ensuite lui donner une page avec les images imprimées qu’il découpe et colle dans un cahier pour ensuite écrire le nom correspondant.

Lorsque l’enfant est à l’aise avec la lecture, on peut placer toutes les cartes non renseignées en ligne, demander à l’enfant de lire chaque définition et les mettre en paires avec les images. S’il s’agit de la nomenclature de la fleur ou de la plante, on peut prendre une fleur ou une plante et l’observer pour retrouver toutes les différentes parties que l’on vient de voir.

Mes cartes de nomenclatures et images classifiées Montessori

Si vous avez besoin d’inspiration, je vous propose d’aller faire un tour dans la boutique pour découvrir les jolies cartes de nomenclatures et images classifiés. Je réalise des documents selon les dimensions et critères de la pédagogie Montessori. Ainsi elles sont utilisées par des éducatrices dans les écoles Montessori ainsi qu’à la maison par de nombreux parents déjà. Les illustrations sont peintes à la main d’après photo pour plus de réalisme. Je vous propose ici un petit aperçu :

Comment fabriquer ses images classifiées ?

Tout d’abord, la forme change selon l’âge de l’enfant. Si on respecte la chronologie du matériel Montessori, les premières images classifiées avant 3 ans mesurent 15×15 cm et ont les coins arrondis. Nous écrivons le nom de l’objet seulement au verso pour l’adulte, jamais de texte associé à l’image pour l’enfant qui ne sait pas lire.

Alors qu’entre 3 et 6 ans, nous collons les images sur un fond de couleur en respectant un code couleur pour chaque thème (ex. : rose pour les fleurs, vert pour les animaux, bleu pour la géographie, etc.). Avec ce petit liseré de couleur tout autour de l’image, la carte mesure 14×14 cm. Le matériel ne se compose plus uniquement de l’image seule mais est accompagnée d’une image comportant le nom écrit dessous puis d’une étiquette avec le nom seulement. Le tout est rangé dans une pochette.

Pour le texte, il est toujours écrit en script et non en plusieurs écritures comme on peut le voir parfois sur internet (script, cursives, capitales). Pourquoi le script et non la cursive ? Et bien parce que ce matériel s’adresse à des enfants qui savent déjà lire et lorsque l’on écrit c’est en cursive alors que lorsqu’on lit c’est en script. Faites confiance à votre enfant, lorsqu’il saura lire, il déchiffrera facilement le script.

Pour ces 2 formats d’images classifiées, l’objet de l’image est de préférence détouré, sur fond blanc (sauf s’il s’agit d’un animal qui peut être représenté dans son habitat naturel). L’image doit être claire, on doit tout de suite reconnaître l’objet. Elle doit également être en couleur et l’objet est de préférence en un seul exemplaire et en entier (je pense aux fruits et légumes par exemple). Enfin, la carte peut être plastifiée pour qu’elle reste en bon état après plusieurs utilisations.

Si vous souhaitez créer vos propres images classifiées, je vous ai préparé un gabarit pour les 2 formats. N’hésitez pas à le télécharger. 😉

N’hésitez pas à partager cet article si vous l’avez trouvé utile, il le sera surement pour d’autre parents ! Et laissez-moi un commentaire si vous avez besoin de précisions.

À bientôt.

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